« Je tiens ici à réaffirmer cet objectif : pas d'insertion sans responsabilité. Je précise d'ores et déjà à ceux qui s'inquiéteraient du risque d'arbitraire d'une telle démarche que le texte du Gouvernement et les amendements qu'il a déjà apportés donnent les garanties indispensables aux plus démunis qui doivent pouvoir inscrire leur démarche dans la durée […] c'est pour moi une conviction profonde, nourrie de l'expérience professionnelle et politique : le lien entre l'allocation et la demande d'insertion est un enrichissement nécessaire, à défaut duquel notre politique sombrerait dans le pire des systèmes d'assistance. »
Ces mots n'ont pas été prononcés, ne vous en déplaise, par un méchant macroniste, pas même par M. Dussopt, ministre du travail ici présent, mais par Claude Évin le 4 octobre 1988, alors ministre des affaires sociales et de la solidarité sous la présidence de François Mitterrand. Pas d'insertion sans responsabilité : c'était déjà l'esprit de la loi portant création du RMI, le revenu minimum d'insertion, imaginé par la gauche socialiste en 1988.