Il s'agit d'un amendement assez simple, qui vise à remplacer les mots « demandeurs d'emploi » par les mots « personnes privées d'emploi ». C'est une différence tout à fait substantielle. Nous devons prendre en considération le fait qu'il n'y a pas suffisamment d'emplois aujourd'hui au regard du nombre de personnes qui souhaitent avoir un emploi. En réalité, il y a un emploi pour six chômeurs : vous voulez forcer tout le monde à aller travailler, mais je suis désolée de vous dire que votre politique ne va pas pouvoir fonctionner. C'est d'ailleurs le fondement de ce projet de loi sur France Travail, qui repose sur l'idée qu'il y aurait suffisamment d'emploi pour tout le monde. Or, ce n'est absolument pas le cas. Voilà pourquoi nous voulons changer les termes du texte : celui de « demandeurs d'emploi » ne convient pas, car il bien question de personnes privées d'emploi.
Par ailleurs, j'insiste sur le fait que votre loi vise à modifier la logique même de la prestation sociale – l'allocation RSA – qui devrait être inconditionnelle. Il y a donc deux raisons pour lesquelles le terme de « demandeurs d'emploi », auquel vous tenez, ne convient pas du tout. D'abord, il est faux d'un point de vue pragmatique, compte tenu de ce qu'il se passe concrètement dans la société : si tout le monde devient demandeur d'emploi, il n'y a de toute façon pas suffisamment d'emplois. Ensuite, parce que vous remettez en cause la logique même de l'allocation, de la prestation sociale, qui doit être inconditionnelle ; elle ne saurait être conditionnée à une demande, au fait d'être activement chercheur d'un emploi.