Ce texte était censé traiter de la question de l'emploi dans notre pays. Il est clair qu'il s'est écarté de son objectif initial.
Notre pays connaît une situation sociale extrêmement tendue : les Français subissent au quotidien l'inflation, la perte progressive de leur pouvoir d'achat, ainsi que la montée de la violence et de l'insécurité. Dans un tel contexte, monsieur le ministre, il n'est pas concevable de demander à celles et ceux qui vivent déjà avec presque rien de faire encore plus d'efforts. Il n'est pas concevable de demander aux personnes en situation de handicap, aux proches aidants et aux parents isolés de faire abstraction de leur situation et de leurs obligations pour faire encore plus d'efforts. Il n'est pas concevable de demander à celles et ceux qui ont travaillé, cotisé et acquis des droits d'abandonner ces droits et de faire encore plus d'efforts ; il n'est pas concevable non plus de conditionner ces droits à un contrat d'engagement irréalisable.
Il n'est pas concevable de baptiser un projet de loi « plein emploi » lorsque vous en excluez les jeunes et que vous accordez des miettes aux travailleurs handicapés et aux professionnels de la petite enfance. Près d'un an après la réforme des retraites, il n'est pas concevable de ne pas inclure les seniors dans ce projet. Vous aviez là une chance d'agir pour nos aînés, et vous ne l'avez pas saisie.
Votre texte n'est qu'un camouflet, qui vise une nouvelle fois à opprimer un peu plus nos concitoyens les moins fortunés, à rogner nos droits et acquis sociaux. Il révèle à nouveau le véritable visage, hypocrite, de la Macronie, qui se fiche de la vie des Français, qui se fiche de savoir s'ils pourront terminer la semaine, tant qu'ils continuent de travailler, même dans les pires conditions.
Néanmoins, nous reconnaissons qu'il est absolument nécessaire de légiférer à ce sujet.