Vous nous vendez un projet d'organisation renouvelée du service public de l'emploi, pour accompagner au plus près les personnes éloignées de l'emploi. Or, il n'en est rien : en réalité, vous assumez de présenter ici un projet de rationalisation des moyens. En voici la preuve : votre première version du budget pour 2024, publiée sur le site de Bercy, annonce pour Pôle emploi un nombre d'agents identique à celui de cette année.
Dès lors, peut-être s'agit-il de faire appel à des prestataires privés ? On sait ce que le recours au privé a donné pour d'autres services publics. Je pense notamment à la formation professionnelle : nous avons toutes et tous été démarchés sans arrêt pour financer, avec notre compte professionnel de formation, du développement personnel, du permis de conduire ou je ne sais quoi encore. Non, ce n'est pas cela un bon service public de l'emploi !
Vous affirmez que vous mettrez au pot quelques centaines de millions d'euros. En réalité, ce n'est pas vous qui les verserez ; ce sont les chômeurs et les chômeuses qui, par la restriction des allocations chômage, permettent à l'Unedic de dégager de nouveaux crédits. Vous ne nous proposez nullement un investissement de la solidarité nationale pour financer un magnifique service public de l'emploi : grâce à la loi que vous avez adoptée l'année dernière, vous retirez des allocations aux demandeurs et demandeuses d'emploi, ce qui permet de payer le service public de l'emploi, qui va en outre sanctionner les intéressés. Ah, vraiment, je vous félicite !