Les volontaires que vous avez enrôlés pour cette expérimentation n'ont été qu'un prétexte, et si les conclusions n'existent pas, c'est pour obliger les parlementaires à adopter votre texte à l'aveugle. C'est une pratique inadmissible : pour gagner deux semaines de débat parlementaire, vous avez transformé les gens, les allocataires, les conseillers, les usagers, en rats de laboratoire ; leurs échecs, leurs difficultés, leurs souffrances ne vous intéressent pas, vous vous en fichez éperdument. Rejeter ce texte dès maintenant, c'est leur dire que leur expérience compte, que ce qui leur est arrivé a un sens, que nous voulons prendre le temps de réviser ensemble l'organisation générale du service public de l'emploi pour l'améliorer, plutôt que de nous contenter d'expérimentations aussi cyniques que vaines.
En conclusion, si votre texte est adopté, il n'y aura plus dans ce pays ni de minimum de subsistance, puisque vous avez conditionné le droit à la survie, ni de liberté du travail, puisque vous aurez renforcé les pressions sur les demandeurs d'emploi, notamment en supprimant toute échappatoire en décidant de la suspension massive des droits et en sabrant dans les subventions aux Territoires zéro chômeur de longue durée.