Il reste encore beaucoup à faire, mais nous avons mis fin à des décennies de chômage de masse grâce aux réformes ambitieuses menées depuis 2017.
Pour faciliter l'accès des jeunes à l'emploi, nous avons mené les réformes de l'apprentissage et du contrat d'engagement jeune (CEJ) et engagé celle du lycée professionnel. Pour inciter au retour à l'emploi, nous avons conduit la réforme de l'assurance chômage. Pour poursuivre l'amélioration du taux d'emploi des seniors et l'augmentation du nombre de personnes en emploi, nous avons mené la réforme des retraites. Dans le droit fil de notre engagement en faveur de l'emploi des seniors, nous souhaitons que les partenaires sociaux aboutissent à un accord interprofessionnel sur le sujet. En réalité, nous avons surtout mis un terme au fatalisme ambiant qui a trop longtemps dominé la question de l'emploi en France, au détriment des demandeurs d'emploi de longue durée, souvent les mêmes, toujours les plus fragiles d'entre nous.
Aujourd'hui, nous en sommes convaincus, nous pouvons atteindre le plein emploi. Pour finir de nous donner les moyens d'atteindre cet objectif, nous réformons le service public de l'emploi, nous modernisons l'accompagnement des plus fragiles et nous continuons de lever les freins à l'emploi auxquels se heurtent trop de nos concitoyens, notamment ceux en situation de handicap.
La démarche qui sous-tend le projet de loi s'appuie sur un constat et une conviction. Le constat, tout d'abord, est que les entreprises françaises peinent à recruter alors que le chômage reste important dans notre pays – l'un des plus importants en Europe –, ce qui signifie que nous avons du mal à résoudre l'inadéquation entre la formation des demandeurs d'emploi et les besoins des entreprises. Nous devons donc renforcer l'efficacité de notre service public de l'emploi pour faire se rencontrer l'offre et la demande de travail. Notre conviction, ensuite, est que personne n'est inemployable. Le projet de loi doit permettre au marché du travail d'inclure ceux qui en sont les plus éloignés et de rendre un emploi aux plus fragiles, ceux-là mêmes qui, pendant des décennies, ont été relégués au second rang par la fatalité du chômage de masse, souvent les mêmes, souvent aux mêmes endroits.
Avant de vous présenter les principales dispositions du texte, je souhaite rappeler qu'elles reposent sur une méthode précise de concertation et d'écoute. Ainsi le texte s'inspire-t-il très directement du rapport de la mission de préfiguration France Travail, que j'ai confiée à Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, au mois d'octobre dernier. Cette mission a mené une large concertation sur la base d'une dizaine de principes que nous reprenons dans le projet de loi et formulé de nombreuses propositions, dont le texte s'inspire dans un souci d'efficacité.