Pour ce qui est du traitement pénal de nos actions, plusieurs dizaines de personnes, qui n'ont jamais été devant le tribunal correctionnel pour quelque infraction que ce soit, ont été ou seront en procès. Pour ma part, je suis à l'image d'une foule de gens qui ont un boulot, des enfants, une famille et des activités. En un mot, j'ai autre chose à faire. Si nous sommes prêts à continuer malgré les menaces, les procès et les condamnations, c'est parce que l'enjeu concerne notre existence et nos valeurs. Comment regarder mes enfants dans les yeux et faire mon travail de médecin à l'hôpital pour protéger les plus vulnérables tout en sachant qu'ils vont mourir de la chaleur, en France, dès cet été ? Dans cette situation, on ne peut pas s'arrêter. Quand on prend conscience, comme je l'ai fait, de la réelle gravité et de l'imminence du péril, on ne peut plus revenir en arrière. Ne rien faire, c'est cautionner l'immobilisme, l'inaction de l'État condamnée à deux reprises. Nous sommes des citoyens qui prenons nos responsabilités. Nous espérons que les personnes que nous rencontrons dans les institutions, y compris l'institution judiciaire, prendront leurs responsabilités pour la préservation de nos vies, de notre climat, de l'eau et de nos récoltes, sans criminaliser ou condamner ceux qui les défendent.