Intervention de Patrick Jeantet

Réunion du mardi 12 septembre 2023 à 14h00
Commission d'enquête sur la libéralisation du fret ferroviaire et ses conséquences pour l'avenir

Patrick Jeantet, ancien président-directeur général de SNCF Réseau :

Lorsque la coopérative est importante et qu'il faut faire partir des quantités importantes de récolte, une ligne capillaire est nécessaire pour la connecter au réseau principal et il faut investir pour la rendre praticable. Lorsque la production est moindre et qu'un seul wagon suffit, le coût de rénovation d'une petite voie et de l'embranchement terminal serait disproportionné par rapport à la quantité acheminée. Si aucune subvention n'est versée, le coût du transport est trop élevé et il sera répercuté dans le prix des marchandises, ce qui ne permettra pas au producteur d'être concurrentiel par rapport à ceux qui auront choisi de transporter leurs marchandises par la route. Et si la collectivité locale choisit de verser une subvention, elle dépensera beaucoup d'argent pour pas grand-chose. C'est aussi pour cette raison que je me suis battu pour fermer certaines lignes pour lesquelles il fallait verser 80 euros de subvention par voyage. À ce prix-là, on pouvait offrir le taxi aux voyageurs ! Et en Tesla, encore ! Il faut rester raisonnable.

Je ne dis pas qu'il faut fermer toutes les petites lignes. Certaines sont importantes et il faudrait y faire circuler davantage de trains. Malheureusement, à force de saupoudrer partout, on n'a plus d'argent pour développer des lignes qui auraient du potentiel. C'est la même chose pour le fret. Si l'entreprise produit suffisamment, il peut être intéressant d'investir dans des lignes capillaires, d'où l'intérêt de ne pas perdre d'argent dans la restauration de petites voies qui ne serviraient pas à grand-chose. Dans le fond, nous ne sommes pas complètement en désaccord.

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