Nous avons reçu une athlète qui a été violée par son entraîneur. Le plus dur à vivre, nous a-t-elle dit, était d'avoir déposé plainte vingt ans après les faits, alors que trois autres jeunes femmes avaient subi les mêmes choses entre-temps. Elle avait donc des regrets.
Je suis une personne qui a subi de telles violences : je l'ai accompagnée à la gendarmerie et j'ai vu que ce n'était pas si simple – j'ai pu constater les dysfonctionnements qui existent –, même si être avec une députée aide un peu pour être reçu par les gradés.
Du côté de la gendarmerie – mais je pense que cela existe aussi dans les secteurs relevant de la police –, il existe des sortes d'assistantes sociales qui savent recueillir la parole des gens et les conseiller. On n'est pas obligé de déposer directement plainte : on peut prendre rendez-vous avec ces personnes, dont le travail permet de libérer la parole des femmes, car c'est de femmes qu'il s'agit la plupart du temps, et qui donnent des conseils en matière de procédure.
Si on apprend ensuite que d'autres personnes ont été victimes des mêmes faits, cela peut constituer un poids qu'on ne mérite pas de subir, en plus de tout le reste.
En tout cas, bravo à toutes les deux pour votre courage.