Quand j'ai décidé d'en parler à la fédération, j'ai été reçue à l'Insep, en présence du DTN. J'étais très contente de cette réunion : je me suis sentie soutenue. J'ai évoqué le fait que j'avais peur de parler, parce que je craignais les réactions de certaines personnes, mais on m'a dit qu'on me croyait et qu'on allait me soutenir.
J'ai ensuite fait une déclaration auprès de l'infirmière de l'Insep qu'Emma a évoquée, mais je n'ai pas eu de nouvelles pendant un certain temps. J'ai finalement reçu, le soir précédant la réunion, un mail me prévenant qu'une personne allait être auditionnée par une commission d'enquête. Mon avocat m'avait dit que cela pouvait être bien que je sois présente pour voir comment cela se passait et pour apporter encore mon témoignage – je ne l'avais fait que par écrit. La chargée d'enquête, que j'ai appelée, m'a dit que je pouvais me rendre sur place, à Paris, le lendemain à neuf heures trente, mais je me trouvais chez mes parents, en Savoie, et je devais me faire opérer ce jour-là. Je me suis donc sentie un peu écartée par la commission d'enquête. On m'a dit que je pouvais toujours participer en visioconférence, mais ce n'était pas possible pour moi.
J'ai aussi appris que cette personne avait été interrogée en visioconférence, depuis l'endroit où elle participait à une compétition, alors que la fédération m'avait dit que ce serait très sérieux et que, en gros, on lui remonterait les bretelles. J'ai su qu'il ne s'était passé qu'un petit truc et que l'intéressé n'avait finalement rien eu. Je ne sais pas ce qui s'est dit, mais, comme il est assez proche de la fédération, cela n'a pas servi à grand-chose à mon avis.
S'agissant des deux autres personnes, contre lesquelles j'ai déposé plainte – en ce qui concerne la première personne dont je viens de parler, j'ai déclaré des faits de harcèlement sexuel auprès de la gendarmerie –, on m'a dit qu'on ne pouvait rien faire, parce que cela s'était passé en dehors du cadre de la fédération et que ce n'était donc pas de son ressort.