Emma voulait sans doute parler des violences psychologiques.
Le statut de sportif de haut niveau est une source de pression, sur le plan de l'alimentation – les troubles sont fréquents dans ce domaine –, mais aussi du côté des sponsors et de la fédération. Quand on s'entraîne à l'Insep, la pression est permanente : quelqu'un de la fédération a toujours un œil sur vous. Dès que j'avais un petit signe de blessure ou de maladie physique, je savais que c'était toujours un peu catastrophique, parce qu'il faut tout le temps être au top niveau, à 100 % de ses capacités.
Par ailleurs, comme on a du mal à trouver des soutiens financiers, on ne sait plus trop où donner de la tête et, entre les études et les performances, on a énormément de préoccupations. Quand j'étais à l'Insep, j'ai complètement délaissé mes études. Puis, lorsque j'ai cessé d'avoir le sport dans ma vie, je me suis rendu compte que je n'avais plus rien. Malgré mon très bon niveau de l'époque, j'étais encore jeune et je ne pouvais pas en vivre.
La fédération fait beaucoup plus de choses, ce qui est très bien, mais on manque encore de moyens. Il est très compliqué, au total, et sans compter les problèmes de violence sexuelle, de s'en sortir en tant que sportive de haut niveau.