Dès l'âge de 14 ans, j'ai été victime de plusieurs agressions sexuelles dans le cadre de ma pratique sportive. J'ai commencé l'athlétisme vers 12 ou 13 ans et je me suis rapidement orientée vers un lycée me permettant d'allier le sport et les études. Je n'ai été destinataire d'aucune action de prévention sur les violences sexuelles ni d'aucune sensibilisation à la notion de consentement. Je n'avais jamais pris conscience des problèmes que j'avais rencontrés jusqu'à l'année dernière, moment où je suis tombée en dépression : j'ai été hospitalisée deux mois et je sors tout juste de cette maladie qui a duré un peu plus d'un an et m'a contrainte à interrompre le sport de haut niveau et les études, que j'essaie de reprendre en ce moment.
Au lycée, un athlète qui s'entraînait avec moi m'a violée lors de festivités qui ne se déroulaient pas pendant le temps scolaire, comme toutes les agressions que j'ai subies. La Fédération française d'athlétisme (FFA) m'a dit qu'elle ne pouvait rien faire puisque les agressions n'avaient pas eu lieu dans le cadre fédéral. Les trois athlètes que j'ai dénoncés à la FFA – deux pour agressions sexuelles et un pour harcèlement sexuel – sont des sportifs de haut niveau, régulièrement sélectionnés en équipe de France et très médiatisés car performants.