Il s'agit d'un amendement d'appel.
Le projet de loi prévoit l'inscription automatique à Pôle emploi des personnes en situation de handicap. Si l'inscription dans le droit commun est une nécessité, la mise au travail forcé des personnes handicapées, sans aucune garantie de formation des personnels de France Travail au handicap, est dangereuse.
Le Gouvernement semble oublier que le handicap est le premier motif de discrimination en France et le validisme dans le monde du travail, le premier motif de saisine du Défenseur des droits. Le travail, loin d'émanciper uniformément, est aussi un lieu d'exclusion et de production de l'invalidité.
Le Gouvernement peut-il garantir que tous les agents de France Travail seront formés pour accompagner les personnes handicapées ? Où sont les mesures sur les obligations des employeurs, l'accessibilité des logements et des transports ?
21 % des bénéficiaires du RSA sont reconnus en situation de handicap. Que se passera-t-il s'ils n'entrent pas dans les petites cases du contrat d'engagement ? Le risque, c'est l'invisibilisation des besoins des demandeurs d'emploi handicapés, la sanction bête et méchante qui ajoute de l'exclusion à l'exclusion.
À la logique du travail à tout prix qui punit systématiquement les précaires, les femmes et les personnes en situation de handicap, nous opposons l'idée que le travail n'est pas une fin en soi. Nous appelons de nos vœux un service public de l'emploi suffisamment doté, qui s'assure d'abord que le travail rémunère dans des conditions décentes et que toutes et tous, en particulier les personnes les plus exclues et les personnes en situation de handicap, puissent s'épanouir et retrouver de la dignité.