Je serai sans doute assez seul en soutenant cet amendement, mais j'assumerai cette solitude, au nom de l'équilibre du texte, car les différentes positions exprimées me semblent trop tranchées. Le groupe LIOT souscrit à l'idée d'un contrat prévoyant une réciprocité et dont la réussite est conditionnée par l'adhésion de la personne en recherche d'activité, mais nous divergeons fortement à propos de l'incitation. En effet, plutôt qu'une sanction, que vous brandissez en envisageant une éventuelle suspension du versement de la prestation, nous souhaitons une bonification pour les bons élèves.
Tout le monde a déjà souligné qu'avec 607 euros, on ne fait que survivre. Le groupe LIOT ne remettra cependant pas en cause ce montant, qui est un socle acquis, un revenu d'assistance. Nous croyons à la capacité d'un engagement réciproque, qui est du reste la philosophie du CEJ. Cela revient à dire que l'engagement volontaire dans un contrat d'engagement réciproque pourrait ouvrir droit à un accompagnement renforcé et – chose qui ne figure pas dans l'amendement pour en préserver la recevabilité – à une bonification de l'allocation. Vous choisiriez ainsi de recourir à la carotte plutôt qu'au bâton et permettriez à ceux qui veulent s'engager dans une reprise d'activité de le faire avec force, sans fragiliser pour autant ceux qui perçoivent 607 euros, et ce serait là une forme d'équilibre.
Cette proposition, que je serai sans doute seul à défendre, permettrait d'assurer la solidarité nationale, qui est un droit pour les personnes en grande difficulté, tout en donnant à certains l'envie de reprendre une activité et de s'engager dans le cadre d'une certaine réciprocité.