Il s'agit de remplacer l'expression « contrat d'engagement » par celle plus adaptée de « parcours d'accompagnement et de recherche d'emploi ».
En outre-mer, le terme « engagement » renvoie à l'engagisme, système que des historiens comparent à une nouvelle forme d'esclavage auquel il a succédé car, sous couvert de la signature d'un contrat d'engagement, ce n'était que de l'exploitation. Nombreux sont ceux qui réclament réparation aujourd'hui.
L'engagisme, qui a été instauré pour satisfaire les besoins de main-d'œuvre de l'économie de plantation ou pour bâtir les infrastructures coloniales, s'est apparenté à une véritable traite. Les travailleurs étaient recrutés directement par l'administration coloniale ou les agents d'immigration et ils étaient liés à leur employeur par un contrat. Plusieurs dizaines de milliers de travailleurs indiens, africains et malgaches, pour ne citer qu'eux, ont ainsi émigré vers les colonies françaises de La Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe ou encore de la Guyane. Des milliers de femmes et d'hommes ont été arrachés à leur pays pour venir travailler sur les terres des riches, les anciens esclavagistes couramment appelés les « gros Blancs » ou les « békés ». On leur vendait une vie meilleure mais la réalité était tout autre : de très longues journées de travail, dans des conditions très difficiles voire inhumaines. Ils n'avaient aucun espoir de revoir leur pays ni leur famille. Nombre d'entre eux ont fait le choix du suicide, notamment à La Réunion.