Monsieur Turquois, les personnes que vous avez rencontrées n'ont pas pu vous dire qu'il fallait agir vite, ou pas seulement. Les demandeurs d'emploi se trouvent dans différentes situations : pour ceux qui viennent de perdre leur emploi et vont en trouver un rapidement, il convient en effet de faire preuve de célérité dans l'orientation, mais de très nombreux autres se situent loin de l'emploi. Pour ces derniers, il faut du temps pour tisser une relation utile. Les personnes qui accompagnent les demandeurs d'emploi nous demandent de disposer de ce temps, ce qui n'est actuellement pas le cas. Plutôt que d'agir vite, il faut agir correctement. D'ailleurs, des collègues ont dit tout à l'heure que l'important était d'avoir un accompagnement, mais non : l'important est d'avoir un bon accompagnement. Sans les résultats des expérimentations, nous ne pourrons pas concevoir de bon accompagnement.
On demande aux missions locales d'élaborer des critères, parfois contraignants, pour sortir des jeunes du parcours de suivi qu'elles assurent, mais encore faut-il que le marché de l'emploi ou les dispositifs de formation puissent les accueillir. Elles ont parfois du mal à atteindre les taux de sortie positive requis, cela pouvant menacer les financements. Il faudra donc examiner de plus près la question des contrôles et des contrats pluriannuels d'objectifs et de moyens, car toutes les populations n'ont pas les mêmes besoins.