J'irai – ce que je n'ai pas toujours l'occasion de faire – dans le même sens que M. le rapporteur. Nous voyons quelque chose de très contreproductif et même d'assez dangereux dans ces amendements : si l'orientation dépend exclusivement des besoins immédiats du système productif ou du bassin d'emploi, on renonce à des formations de qualification sur le long terme au profit d'embauches immédiates. Dans l'industrie lourde, l'aéronautique par exemple, où des projets courent sur huit à dix ans, il faut avoir des personnes déjà formées au moment où l'on embauche et, inversement, il faut former des personnes même s'il n'y a pas de besoins immédiats.
On ne peut pas se contenter d'orienter des personnes vers des formations lorsqu'il y a tout de suite des débouchés. Sinon, des personnes déjà formées dans le secteur de l'aéronautique seront envoyées en boulangerie lorsqu'il le faudra, et dès qu'elles seront en poste, on recrutera de nouveau des personnes dans l'aéronautique. Tout cela est contreproductif, contre-intuitif, absurde et économiquement néfaste.