J'ai bien compris que vous n'euphémisiez pas ces phénomènes et que votre travail consistait à s'immiscer dans un environnement ou même dans la tête d'individus, que vous décrivez enivrés par une forme d'euphorie. Vous évoquez une sorte de fascination, d'effervescence collective, d'atmosphère joyeuse. Ces manifestants semblent finalement en quête d'un palliatif à l'ennui, d'expériences, d'actions, de frissons finalement. Le recours à l'article 49, alinéa 3, de la Constitution ou la réforme des retraites, ainsi, ne servent-ils pas de prétexte à ces expériences ?
On ne peut se contenter de constater cette situation. Quand on est attaché à l'ordre public et républicain, on doit trouver des solutions. Les dégradations en marge des cortèges ont des conséquences dramatiques sur l'économie. Elles entraînent des tensions sociales et des dangers. Parmi les réponses politiques possibles, une répression juste et une meilleure judiciarisation pour dissuader les débordements ont été avancées au cours des auditions tenues par la commission d'enquête. Cependant, une réponse sociale doit aussi être apportée, et elle ne saurait se limiter à une dimension financière. Elle devrait se situer davantage sur le plan sociologique, philosophique ou psychologique. Peut-être devrait-elle passer par l'école. Quelles pistes pourriez-vous nous livrer afin que nous, politiques, ne nous résignions pas à l'idée de vivre systématiquement avec ces débordements ?