Vous avez indiqué que le niveau d'intensité des émeutes était peu élevé. Lors des manifestations de Sainte-Soline et les rassemblements contre la réforme des retraites, les images ont pourtant montré une violence décomplexée. On n'hésite plus à lancer des engins explosifs improvisés sur des policiers ou des gendarmes, au risque de les tuer ou du moins de les blesser grièvement.
Vous avez évoqué une volonté de confrontation pour expérimenter un certain rapport par le corps. On parle systématiquement de violences policières. Les violences policières n'existent pas. On peut à la rigueur parler de violences illégitimes. Selon vous, peut-on employer ce terme de « violences policières » ? Ne s'agirait-il pas plutôt d'éléments radicalisés qui usent de la violence pour faire passer un message tandis que les policiers ne feraient que se défendre ?
Vous avez certainement participé à des manifestations lors de vos recherches, à Rennes ou à Nantes. Avez-vous recueilli le témoignage de policiers ou d'éléments radicaux ? Hier, un gendarme nous a expliqué que plusieurs de ses collègues ont eu le sentiment de vivre leurs dernières heures à Sainte-Soline.
Le précortège rassemble des éléments radicaux, mais également des curieux qui ont peut-être aussi envie d'une confrontation indirecte. Lors des sommations, des manifestants pacifiques disent ne pas être au courant que les policiers s'apprêtent à charger. Si un message clair était passé pour les en alerter, pensez-vous que ces personnes s'écarteraient du cortège afin que les forces de l'ordre visent en priorité les éléments radicaux ?