Il était évident que, sur les questions de d'abandon de poste, de refus d'un CDI après un CDD ou d'offre d'emploi raisonnable, nous aurions des positions politiques – des postures idéologiques, pour reprendre l'expression de Pierre Dharréville –, antagonistes. Face à vous, nous avons également le droit de défendre notre conception de l'entreprise, où l'employeur doit pouvoir compter, autant que nécessaire, sur des compétences humaines, solides et disponibles, dans le cadre protecteur du droit du travail.
Selon vous, les abandons de postes sont un phénomène marginal ; ma lecture est tout autre. Pour être, comme vous, en contact avec de nombreux employeurs, je peux témoigner qu'ils constatent, notamment depuis la crise sanitaire, que les salariés sont de plus en plus nombreux à quitter leur emploi, peut-être attirés par une autre manière de vivre, et à abandonner l'entreprise, sur une décision unilatérale, ce qui est problématique.
L'article 1er de ce projet de loi nous donne l'occasion de sécuriser juridiquement le parcours de ces salariés, et les amendements proposés me semblent préserver les droits de chacun, y compris du salarié. D'où le fait que vos accusations de posture idéologique détachée de la réalité des entreprises me paraissent infondées. C'est donc sans état d'âme que je voterai pour ces amendements et contre le sous-amendement.