Ils sont très importants du point de vue de la surveillance de l'environnement, de la documentation de la contamination de chaque milieu, pour analyser l'usage des pesticides à une échelle très fine dans l'espace et dans le temps. Des efforts sont réalisés par le ministère de la transition écologique, notamment dans le cadre du « Green Data for all » qui vise à offrir un meilleur accès à l'ensemble des données disponibles. Cependant, je considère que la finesse des données sur l'usage des pesticides n'est pas encore suffisante.
Nous avons des besoins importants, d'autre part, pour mettre en place des grandes études documentant l'exposition de manière très précise, dès le début de la vie, dès la grossesse, la période pré-conceptionnelle, avec un suivi sur de nombreuses années. Ces études coûtent très cher – plusieurs dizaines de millions d'euros par an – si on les fait porter sur des effectifs de centaines de milliers de sujets, comme c'est utile pour les questions qui nous occupent aujourd'hui.
Nous recevons des messages très encourageants de la part des ministères de la santé et de la recherche. Nos deux ministères de tutelle et le secrétariat général pour l'investissement nous ont annoncé qu'ils souhaitaient confier des moyens à l'ensemble de la communauté de recherche pour lancer une grande cohorte française qui permettrait de mieux documenter l'effet de l'exposome sur la santé de l'enfant. Pour nous, l'enjeu est de proposer un protocole qui permettrait de s'intéresser à l'ensemble des pathologies, éventuellement en complément avec les registres, et des études de cas témoins menées sur le cancer, pour essayer de documenter l'incidence des pesticides et de l'ensemble des substances chimiques sur les cancers de l'enfant.