Cette question du gradient recoupe ce que nous venons d'évoquer quant au fardeau environnemental des maladies. Nous disposons d'une quantification de l'impact, notamment en termes de mortalité, de nombreux facteurs comportementaux nocifs, par exemple le tabac – 60 000 décès chaque année – ou l'alcool – 40 000 décès chaque année. Mais nous n'avons pas d'estimation similaire concernant les pesticides. Peut-être arrivera-t-on un jour à disposer d'un tableau complet.
Dans une certaine mesure, on peut contrôler l'exposition à certains facteurs comportementaux visibles : un individu est libre de s'exposer ou non à l'alcool ou au tabac. S'agissant des pesticides, dans la population générale mais aussi dans les milieux professionnels, cette exposition est involontaire et bien souvent invisible du point de vue individuel.
À l'heure actuelle, les données disponibles permettent de quantifier l'impact du tabac, de la pollution atmosphérique, des particules fines et de l'alcool. Mais nous n'avons pas de quantification du nombre de décès dus à l'ensemble des pesticides et qui recouvrirait l'ensemble des pathologies.