Vous avez commencé par rendre un hommage appuyé aux forces de l'ordre et vous avez mentionné la participation d'individus violents aux événements de Sainte-Soline. Lorsque l'on observe la géographie du terrain, comme nous avons pu le faire hier, un constat simple s'impose : il n'y a d'affrontement possible avec les forces de l'ordre que s'il est organisé et prémédité. Lorsque six tonnes de pierres sont accumulées, ce n'est pas, pour reprendre votre image, en prévision de constructions bucoliques : ce sont des armes par destination, pensées comme telles, avec toutes les conséquences que cela suppose pour l'intégrité physique et même pour la vie de nos forces de l'ordre. J'abonde donc, bien sûr, dans le sens de vos propos, monsieur le garde des Sceaux.
J'ajoute qu'un procès débutera dans quelques heures. Nous n'avons pas à commenter les conditions dans lesquelles il se déroulera. Je peux, en revanche, me permettre une remarque sur les pressions exercées sur les magistrats du parquet et du siège. On entend, en effet, contester par avance toute décision qui n'aboutirait pas à de simples amendes, car elle serait la traduction d'une justice par essence politique. Je tenais, au moment où notre commission d'enquête reprend ses travaux, à dénoncer de tels agissements.