La mer Noire fait partie de la zone de responsabilité du commandement suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), ce qui permet d'assurer la défense collective des pays de l'Alliance. Nous y faisons preuve d'une prudence extrême pour éviter tout risque d'accident. La Moldavie, pays neutre, n'en fait pas partie.
La Roumanie, de façon générale, promeut la robustesse de la présence de l'Otan dans la région et la coopération avec la Moldavie. Celle-ci, pour sa part, joue assez finement, adoptant un profil modeste et intelligent dans sa coopération avec l'UE.
Sur la participation du Royaume-Uni au pilier européen de l'Alliance, il est évident que les efforts européens incluent le Royaume-Uni et que l'on ne saurait travailler efficacement à la défense européenne sans lui. Toutefois, du point de vue de la politique industrielle de l'UE, le mode de Brexit, dont ils ont fait le choix et dont chacun mesure les effets, les place hors de toute coopération, ce qui est regrettable. La Norvège, qui est membre de l'Espace économique européen (EEE), bénéficie des initiatives industrielles de l'UE et concourt à leur réalisation. Le Royaume Uni aurait pu faire le choix d'un Brexit moins dur, qui l'aurait maintenu dans l'EEE.
Ces initiatives industrielles inquiètent le Royaume-Uni, en l'absence d'un marché transatlantique de l'armement, le marché américain étant très protégé. Le Royaume-Uni semble craindre tant le durcissement des barrières américaines – l'administration Biden est ferme dans la défense des intérêts des États-Unis – que l'émergence, qui accélère, d'une politique industrielle et de défense dans l'UE.
Demeurent des affinités, une coopération opérationnelle en Estonie, où nous sommes déployés ensemble, ainsi qu'une forme de gémellité et de compréhension entre puissances nucléaires. J'ai emmené une délégation du Conseil de l'Atlantique Nord à l'Île Longue pour y apprécier la façon dont nous opérons et mettons en œuvre notre doctrine ; mon homologue britannique nous a emmenés à Faslane, en Écosse. Nous avons effectué ces déplacements ensemble, en avril, dans le cadre d'une initiative franco-britannique.
Nous conservons une grande proximité opérationnelle, par exemple en Estonie où nous sommes déployés ensemble, et avons des projets de coopération industrielle qui concourent au renforcement des capacités européennes, mais le Brexit dur qu'ils ont choisi, les exclut du train, désormais parti, de la politique industrielle et de défense de l'UE proprement dit.