On évoque souvent le renforcement du pilier européen au sein de l'Otan. La tâche n'est pas facile et peut même sembler impossible sans nos amis de Grande-Bretagne.
S'agissant de la non-invitation de l'Ukraine à rejoindre l'Otan lors du sommet de Vilnius, les Britanniques, qui sont pourtant en Europe les plus en pointe, avec les Polonais et les Baltes, dans le soutien à l'Ukraine, se sont ralliés à la position de prudence des États-Unis, elle-même dictée par le risque d'application de l'article 5. Concernant les Allemands, avec lesquels nous travaillons au sein de l'Assemblée parlementaire franco-allemande (APFA) et dans le cadre des échanges entre nos commissions de la défense respectives, nous savons combien le SPD est prudent et pacifiste, au point de ne pouvoir guère aller au-delà de simples échanges.
Si nous nous attendions à la prudence des Allemands, celle des Britanniques est plus surprenante. Est-il possible de les arrimer au pilier européen de la défense, dès lors qu'ils s'alignent systématiquement sur les positions américaines au sein de l'Otan et disposent peut-être, en tant que membre du Five Eyes, de renseignements que nous n'avons pas.
Par ailleurs, trois plans de défense régionaux ont été annoncés à l'issue du sommet de Vilnius. Concernent-ils la Moldavie et la mer Noire ? Disposons-nous de scénarios possibles et de règles d'engagement communes ?