S'agissant de la position allemande, il me semble qu'il est intéressant de poursuivre le dialogue inter parlementaire y compris avec le SPD
Nous avons pour notre part des échanges très denses avec les Allemands, qui, à l'Otan, siègent à côté de nous. Qu'il s'agisse des ambassadeurs, des ministres ou des chefs d'État et de gouvernement, la France et l'Allemagne siègent côte à côte.
Dans nos interactions avec les jeunes que nous invitons à l'Otan pour qu'ils comprennent comment elle fonctionne et comment elle parvient au consensus, nous organisons des jeux de rôle au cours desquels l'audience la plus pacifiste que nous ayons eue était formée par les jeunes des lycées franco-allemands, sans doute par conscience du passé, et de ce que l'historien Stéphane Audouin-Rouzeau appelle « le risque oublié de la guerre ».
Mais, si l'Allemagne est prudente, il faut bien avoir conscience que le Zeitenwende a fait de l'Allemagne le premier soutien de l'Ukraine en Europe. Le chancelier Scholz a annoncé, dans le cadre des assurances de sécurité, un soutien de 17 milliards d'euros.
Sur la relation avec la Russie, nous avons poursuivi le dialogue sur des sujets précis, tels que la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijia. Nous nous heurtons à la difficulté que chacun peut constater : nos interlocuteurs russes sont enfermés dans une fuite en avant, au point de soulever des questions d'ordre cognitif sur leur mode de fonctionnement. Sur la grammaire nucléaire, du moins, il me semble que nous nous comprenons.