Tenir un sommet de l'Otan dans la capitale d'un État qui, il y a à peine plus de trente ans, était une subdivision territoriale de l'URSS est un message fort à l'heure où la Russie agresse l'Ukraine depuis plus d'un an. Un tel symbole doit être accompagné de déclarations tout aussi fortes ; ce sommet en a comporté. La plus importante d'entre elles est la fin de l'opposition turque à l'entrée de la Suède dans l'Otan.
Toutefois, dans ce contexte de guerre russo-ukrainienne, l'Otan a manqué d'une parole forte sur l'Ukraine, lui opposant plusieurs réticences autres que son statut actuel de pays en guerre. L'enthousiasme de la France, qui a donné un fort signal positif à l'Ukraine, n'est pas partagé par tous les pays de l'Alliance, ni par tous ceux qui sont aussi membres du G7, notamment l'Allemagne et les États-Unis. Pourquoi ces États montrent-ils si peu d'entrain à propos de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan ? Cette différence d'appréciation entre nos pays à ce sujet a-t-elle des conséquences sur nos autres relations diplomatiques ?
Par ailleurs, la France, depuis le début du conflit, prend clairement position du côté de l'Ukraine et dénonce la Russie comme un État agresseur tout en s'efforçant de maintenir un dialogue avec Moscou. En quoi les débats et les décisions du sommet de Vilnius, notamment au sujet de la Suède et l'Ukraine, influencent-ils la relation franco-russe ?