La présidente de l'AP-Otan est utilement intervenue au cours du sommet. C'est toute l'importance de la diplomatie parlementaire à un moment où nous avons besoin, en sus de la force de nos armées, de celle de nos sociétés et de nos représentations nationales, dès lors que le jeu du président russe consiste à parier sur notre lassitude et sur le hasard des élections. Dans ce contexte, il est indispensable de construire du consensus.
Il est également indispensable d'encourager et d'interroger les parlementaires hongrois. En effet, le Parlement hongrois, saisi du projet de loi de ratification de l'adhésion de la Suède à l'Otan, ne se prononce pas depuis plusieurs mois. Cette question me semble mériter une discussion entre parlementaires. Les députés turcs sont dans une situation un peu différente, et n'ont pas encore été saisis.
Le fait est que les Américains ne se détournent pas de la sécurité de l'Europe. Ils ont 100 000 personnels sur le territoire européen ; si le soutien à l'Ukraine est possible dans son ampleur, c'est grâce à l'engagement de l'administration Biden. Plusieurs alliés d'Europe centrale et orientale regrettaient, pendant le sommet de Vilnius, que l'administration Biden ne soit pas allée assez loin dans l'invitation de l'Ukraine à l'Otan, mais il faut saluer que fait cette administration en matière de soutien américain à l'Ukraine.
Mais pour les Américains, et pas seulement pour les républicains les plus radicaux, il est clair que la confrontation se joue avec la Chine et sur le terrain de la politique intérieure.