Au nom des membres de la délégation française à l'AP-Otan, notamment Anne Genetet, sa présidente, je vous remercie de votre accompagnement au long cours. L'AP-Otan a toute son importance pour la robustesse de l'Alliance, en raison des documents, des rapports et des déclarations qu'elle élabore, et encore davantage de l'espace de sociabilité qu'elle ouvre entre parlementaires des pays de l'Alliance. Au fil des années, je ne puis que constater à quel point ce rôle est important, singulièrement dans le contexte de la crise ukrainienne.
La France a procédé à un revirement assez spectaculaire, passant en quelques mois du refus d'humilier la Russie au soutien à l'accession de l'Ukraine à l'Otan. Sur cette question, ma position est claire et ferme depuis longtemps : j'étais favorable à l'accession non seulement de la Suède et de la Finlande mais aussi de l'Ukraine dès avant février 2022, pour décourager toute agression russe ; je le suis depuis le début de la guerre d'agression, afin d'éviter une escalade.
Du côté de l'exécutif, les choses évoluent de façon assez forte, ce que je ne peux que saluer. Je confirme le très bon accueil réservé à cette évolution parmi les parlementaires des pays de l'Est, dont je considère qu'aucun n'est un petit pays et que tous sont essentiels à la solidité du pilier européen de l'Alliance.
La question de la compréhension de son sens profond n'en demeure pas moins. S'agit-il pour la France, dès lors que les États-Unis regardent de plus en plus vers la Chine – certains congressmen américains considèrent que l'Ukraine est une forme d'anomalie dans le paysage et que le vrai sujet est la grande confrontation avec la Chine à venir –, de retrouver un rôle moteur pour ancrer l'action de l'Alliance dans l'Atlantique Nord et sur le continent européen ? S'agit-il d'une évolution de l'appréciation de la situation militaire et politique de l'Ukraine ?