La France, au sein de l'Alliance, occupe une position originale, faisant preuve d'une liberté de ton essentielle sans compromettre les avancées qui s'imposent.
L'Indo-Pacifique n'apparaît qu'au point 85 du long communiqué de Vilnius, qui reprend les divers points du concept stratégique de l'Otan. La Chine, en revanche, est très fréquemment citée. Le Président de la République, faisant part récemment de l'opposition de la France à l'ouverture d'un bureau de liaison de l'Otan à Tokyo, a dit de celle-ci qu'elle est « une organisation du traité de l'Atlantique Nord », ajoutant : « L'Indo-Pacifique n'est pas l'Atlantique Nord ». Or l'Assemblée parlementaire de l'Otan (AP-Otan), où siègent plusieurs d'entre nous, a prévu – j'ai sur ce choix un avis réservé – d'envoyer à l'automne une délégation en Indo-Pacifique, notamment en Australie.
Quatre pays de la zone indo-pacifique – l'Australie, la Nouvelle Zélande, le Japon et la Corée du Sud – sont partenaires de l'Alliance et y contribuent sur plusieurs fronts. Faut-il maintenir et renforcer ces partenariats pour assurer la sécurité de l'Alliance ? À lire le communiqué de Vilnius et le communiqué conjoint France-Inde qui vient d'être publié dans le cadre du renouvellement du partenariat stratégique entre la France et l'Inde, laquelle n'est pas un partenaire de l'Otan et s'en tient en marge, les mots employés, l'ambition déployée et les valeurs communes évoquées sont très proches – tel est aussi le cas de la stratégie française en Indo-Pacifique. Même s'il est peu probable que l'Inde se rapproche de l'Otan dans l'éventualité d'un renforcement de ces partenariats, il serait intéressant d'entendre votre avis à ce sujet. Faut-il envisager une alliance de sécurité tout à fait différente dans cette zone, telle qu'une organisation du traité de l'Indo-Pacifique, pour assurer sa sécurité dans la situation de confrontation croissante et hybride que nous connaissons ?