Je vais vous envoyer en privé les informations dont dispose L'Equipe sur certains dossiers. Les informations sont précises ; ce ne sont pas des « on dit ». Les pages n'ont jamais été publiées. Il est temps de parler.
Par ailleurs, toute la profession est au courant qu'un entraîneur français, qui était consultant pour BeIN Sports, a été licencié manu miltari mais très discrètement lors d'une coupe d'Afrique des nations. Il avait en effet été accusé par un prêtre d'avoir eu des relations sexuelles avec deux très jeunes Gabonaises, au diocèse d'Oyem. J'ai pu retrouver le prêtre, dont le témoignage est accablant. Toute la profession est au courant, notamment M. Jacques Vendroux, dont le fils était sur place. Pourtant, personne n'a dénoncé cet homme. Ce manque de courage abominable de la profession me sidère.
Certains journalistes font très bien leur travail, comme MM. Alban Traquet, Antoine Bourlon ou Rémi Dupré, mais j'ignore s'ils ont la liberté d'aller jusqu'au bout.
Le racisme est omniprésent dans le football. J'ai déjà entendu gens dire : « On va recruter du noir, le noir ça se vend bien. ». Un club de quatrième division française a l'habitude d'employer des joueurs sans papiers et prétend vouloir les aider. Quand le joueur ne marque plus de buts, il ne le paye plus, en menaçant de le dénoncer.
Le racisme est ambiant dans le football, mais tout le monde se tait, y compris les joueurs. Un joueur a été traité de « terroriste » parce qu'il avait fait sa prière. Le racisme est aussi débridé à la FFF, où certains patriarches se permettaient des commentaires incroyables. Il en va de même pour le sexisme. En plein comex ou comité de direction de la FFF, on a dit « Toi, ta gueule » à Mme Laura Georges, parce qu'elle avait osé parler. Plusieurs personnes du comité de direction de la FFF m'ont avoué que dans cette fédération, il faut avoir un dossier sur l'un et sur l'autre pour être tranquille. Si vous auditionniez certaines personnes, vous tomberiez de votre chaise.
Le sexisme est institutionnalisé. Bien souvent, dans ce milieu, pour une femme, c'est « Sois belle et ferme-la ». Le pire est qu'il n'existe pas de solidarité féminine. À la FFF, les femmes se sont fait la guerre pour des enjeux de pouvoir. Celles qui aiment le football ou sont présentes pour bien agir se font « éjecter ». Il existe une ambiance clanique, sexiste et délétère, sans que rien ne se passe. Seuls M. Le Graët et Mme Hardouin ont démissionné. Tous les autres, qui ont permis à ce système de fonctionner, sont toujours en poste.