J'aimerais que nous réfléchissions à la nature du dialogue social. D'un côté, il y a les employeurs ; de l'autre, les salariés. Ils discutent, ils négocient, et le salarié n'est plus seul, parce qu'il est défendu par un collectif. C'est tout l'intérêt de notre système : le paritarisme protège le faible.
Nous évoquions le cas d'un ancien député ; je voudrais vous citer un cas issu du rapport du médiateur de Pôle emploi, afin de vous faire entendre ce que l'absence de dialogue social produit : ce sont les plus faibles qui trinquent.
C'est l'histoire de quelqu'un qui a exercé successivement deux activités entre mars 2019 et octobre 2021 ; elles comptent pour le calcul de son allocation. Il démissionne de la première, un emploi à temps partiel durant ses études, pour signer un CDI dans la même entreprise. Cette seconde activité, effectuée à temps complet, sous statut de cadre, se termine par une rupture conventionnelle. Le conseiller lui notifie alors que son allocation sera de 41,91 euros net par jour. Ce montant lui paraît faible, et le conseiller lui confirme qu'à la suite de la nouvelle réforme, son activité à temps partiel fait baisser le montant de son allocation. Il ne comprend pas comment, en ayant travaillé plus, il perçoit moins que s'il n'avait pas pris la peine de travailler durant ses études : « Mon conseiller m'apprend que malheureusement je ne suis pas le seul dans ce cas et que cette réforme engendre en effet une injustice à ce niveau-là. » Voilà la réalité de l'assurance chômage que vous avez votée.
Si seulement vous aviez écouté les syndicats ! Ils vous l'auraient dit : votre réforme réduit l'indemnisation de ceux qui travaillent plus. Mais vous ne les écoutez pas, vous refusez le dialogue social : c'est la réalité. Voilà pourquoi nous vous appelons à voter cet amendement.