Vous avez raison : les compétences des dirigeants bénévoles doivent être améliorées et renouvelées. À cet égard, je vous recommande d'auditionner M. Lionel Maltese, maître de conférences en gestion à l'université de Marseille et à la Kage Business School Marseille, et ancien dirigeant de la Fédération française de tennis lors de la précédente mandature. Il travaille précisément sur la question de la compétence des bénévoles et prépare un article.
Comment y parvenir ? Afin de former ces bénévoles et accroître leurs compétences, il faut qu'ils puissent dégager plus de disponibilités calendaires. Il faut arrêter de tergiverser : l'indemnisation des bénévoles dirigeants me semble donc absolument indispensable. À la FFH, les dirigeants ne sont pas indemnisés et l'on voit bien que cela n'est pas tenable. Notre sport a longtemps rejeté l'argent, au même titre que l'athlétisme. L'année dernière, en assemblée générale, nous avons proposé une motion visant à indemniser certains dirigeants de la fédération et des ligues régionales. Une majorité a plus de 70 % en a accepté l'idée.
Aujourd'hui, je pense que le milieu sportif est suffisamment mature pour accepter une indemnisation systématique. Mais encore faudrait-il qu'il existe une grille d'indemnisation commune, en fonction du nombre de licenciés : présider la FFF n'est pas semblable à la présidence d'une fédération qui ne regroupe que 50 000 licenciés. Il s'agit de permettre aux dirigeants, et notamment les nouveaux dirigeants, de suivre certaines formations, afin de disposer de compétences dignes du XXIème siècle, notamment sur ces questions sociétales ou extra-sportives, fortement méconnues.
Ensuite, dans tous les sports collectifs, les équipes sont mixtes en deçà de 12 ans. Mais la réalité est différente : quand on se rend sur le terrain, on constate que bien souvent, les petits garçons ne passent pas la balle aux petites filles. Parfois, les éducateurs finissent par monter des équipes selon les sexes. La mixité est en fait superficielle et les éducateurs ne sont pas formés pour apprendre aux garçons à faire la passe aux filles.
Il y a deux mois, un club de handball m'a écrit pour me dire que depuis qu'il avait créé des équipes non mixtes, les inscriptions de petites filles avaient très nettement augmenté, jusqu'à atteindre un niveau historique. En effet, elles se sentent en sécurité et sont sûres de jouer, entre elles, entre copines. Dans d'autres cas, la mixité se déroule très bien, notamment parce que les éducateurs y ont été suffisamment formés. Il n'y a donc pas de règle, il faut s'adapter en fonction de la situation locale. Je ne prône pas nécessairement la mixité, surtout dans certains sports où les petits garçons n'ont pas été habitués à côtoyer des filles et où les éducateurs n'ont pas été habitués à gérer la mixité.
Je vous suggère d'ailleurs d'auditionner M. Philippe Deu, un professeur d'EPS qui travaillait au sein de l'académie de Créteil et qui a été ambassadeur sur toutes ces questions de mixité. Il vous expliquera par exemple comment il apprend le rugby en mixité aux garçons et filles et comment à la fin du cycle, les uns et les autres ont une autre idée du rugby, mais aussi de l'autre sexe. Ce dispositif fonctionne très bien et cela permet aux enfants d'apprendre à vivre ensemble, de manière harmonieuse. En résumé, la mixité n'est pas toujours la meilleure solution partout. Il faut savoir d'adapter.
Enfin, je ne me sens pas suffisamment qualifiée pour répondre à la troisième question de M. Mazars. Je pense que des juristes seraient plus qualifiés.