Tout d'abord merci pour cette mission « flash » et merci aux deux rapporteurs. L'existence de cette mission montre que le législateur a pu se saisir de l'enjeu des téléconsultations sur abonnement, reconnaissant notamment leurs dérives commerciales.
Sans surprise, ma question portera sur ce genre d'offres largement commentées : destruction de la médecine libérale, abonnement moins cher que Netflix, ubérisation de la santé, voilà ce que l'on peut entendre à ce sujet, particulièrement à la suite de l'initiative du groupe Ramsay. Ces réactions peuvent se comprendre tant cette plateforme pourrait entrer en concurrence avec le service d'accès aux soins. Ce constat est largement partagé par l'Ordre des médecins. Il ne convient pas de dire ici que la télémédecine n'aurait pas sa place, mais il faudrait souligner que ce genre d'initiatives commerciales est une fausse bonne solution. En effet, est-il logique de soustraire des médecins alors que nous en avons tant besoin ailleurs ?
Par ailleurs, cette logique d'abonnement participe d'une dynamique de consommation de la médecine, ce qui n'est pas souhaitable. De plus, ne se substituant pas à un suivi par un médecin traitant et n'étant pas pris en charge par l'assurance maladie, ce service ne doit pas remettre en cause la solidarité nationale, fondée sur la gratuité des soins, et ainsi accentuer une médecine à deux vitesses dans notre pays. Il convient donc de lutter contre tout mésusage de la télémédecine en proposant et en mettant en œuvre de nouveaux outils de régulation. C'est pour cela que je souhaiterais entendre vos propositions d'outils de régulation pour veiller à une gestion de la télémédecine afin que celle-ci puisse exister sans remettre en cause les principes de notre système de santé qui font la fierté de notre pays.