La facture d'électricité d'un particulier ou d'une entreprise est portée par trois principaux déterminants : la fourniture de l'électricité consommée – qui intègre tant le coût de l'énergie consommée que le coût de capacité ou des flexibilités nécessaires au réseau ; le coût du réseau via le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE) ; et les taxes payées à l'État.
Historiquement, chacun de ces postes représentait environ un tiers de la facture. Depuis la crise énergétique de début 2022, la part correspondant à la fourniture de l'électricité consommée représente 50 % de la facture et les taxes plus que 20 %. La maîtrise des coûts de l'électricité pour les consommateurs, particuliers et professionnels, implique de maîtriser a minima les évolutions des composantes « fourniture » et « réseau », la partie taxe revêtant une dimension plus générale d'équilibre budgétaire de l'État.
À cet égard, l'appréciation du coût d'un système électrique doit s'entendre comme la somme de ces deux paramètres, afin de tenir compte des coûts directs et indirects tels que la variabilité de la production, qui doit être compensée par des moyens de flexibilité. Leur intégration au système nécessite de renforcer les réseaux. Au sein de cette équation complexe, nous devons relancer notre politique nucléaire et construire au moins six nouveaux EPR.
Le ministre Bruno Le Maire a été très clair la semaine dernière : aucune porte n'est fermée pour le financement de ces réacteurs. Une solution émergera d'ici fin 2024. Mais l'annonce d'une hausse des tarifs de l'énergie de 10 % au 1er août fait déjà grincer des dents et les Français y voient un grignotage de leur pouvoir d'achat, alors même qu'ils sont mieux protégés historiquement que les Allemands, les Espagnols et les Italiens, pour ne citer qu'eux. Quels mécanismes novateurs de la construction du prix payé par le consommateur, particulier comme professionnel, sont-ils possibles ? En effet, l'aval conditionnera aussi l'amont.