Je ne reviendrai pas sur les 100 % renouvelables alternatifs : au final, il faut de l'électricité qui soit disponible tous les jours, décarbonable et pilotable.
Ensuite, il est difficile de comparer la période des premiers constructeurs et la période actuelle, tant les contextes sont différents. Le niveau de dette rapporté aux fonds propres était à l'époque plus important que celui que nous avons aujourd'hui. À l'heure actuelle, la dette d'EDF est soutenable sur le plan économique mais nous avons changé d'environnement financier : les ratios prudentiels ne sont pas ceux d'il y a trente ans. De plus, à l'époque, l'environnement juridique de l'électricité était aussi très différent, sans marché européen ni dispositif permettant d'échanger l'électricité avec nos voisins. Désormais, nous devons suivre les règles de marché, conduisant nos concurrents à demander des financements publics pour compenser la volatilité des prix de marché.
Nous disposons de pistes nombreuses sur les modalités de financement. Ces financements doivent d'abord être proportionnés aux besoins et nous devrons donc nous justifier auprès des autorités communautaires du fait qu'EDF ne bénéficie pas d'une aide disproportionnée par rapport aux besoins. Nous devrons également justifier que l'investissement lui-même porte un intérêt collectif. À nos yeux, cet intérêt est non seulement français, mais également communautaire. Ensuite, sur cette base, nous devrons décliner les différentes options de financement possibles : l'avance remboursable nous semble être un bon dispositif, mais d'autres véhicules peuvent également être considérés. Tous seront examinés pour leurs mérites propres et le moment venu, nous ferons une synthèse, en fonction de la révision du projet lui-même, pour être en mesure de pouvoir le boucler.