Je considère que nous sommes aujourd'hui dans la même situation que dans les années 60, au moment où a été décidée la construction du parc nucléaire actuel. Je n'épiloguerai pas sur la dangerosité et le caractère périlleux de ce choix, alors même que RTE a montré qu'il existait des alternatives avec 100 % de renouvelables. La question des déchets n'est, par exemple, pas résolue.
Quand le premier plan de développement du nucléaire a été établi, il avait été financé par EDF sur des fonds propres, puis par emprunt. Aujourd'hui, EDF est endetté à plus de 60 milliards d'euros, sa note crédit est de BBB+ chez l'agence Fitch depuis 2022. Dans ce contexte, il est inenvisageable pour le groupe d'imaginer investir seul. Quelles sont les pistes qui vous paraissent les plus crédibles ? Quel pourcentage doit atteindre l'aide de l'État selon vous, compte tenu de vos difficultés ? Je rappelle que les travaux sont estimés à 51,7 milliards d'euros.
Ensuite, la taxonomie européenne, qui vise à faciliter le financement des activités vertes, n'inclut que les projets nucléaires dont les permis de construire seront déposés avant 2040 pour les chantiers de prolongation et 2045 pour les nouveaux chantiers. Ces échéances vous semblent-elles compatibles avec le cycle d'investissement long du nucléaire ?