Depuis le début de mon mandat je vous ai fait part, à de nombreuses reprises, de mon opposition ferme à la généralisation du SNU. Au gré de vos déclarations, vous n'avez malheureusement pas su atténuer mes doutes. Il y a quelques semaines, après un énième changement de cap, nous apprenions que le SNU empiéterait désormais sur le temps scolaire des lycéens, en totale déconnexion avec les programmes scolaires de seconde, puisque le Bulletin officiel n'a pas été modifié en ce sens.
Si mes questions sont nombreuses, je souhaite m'attarder sur la sécurité qui entoure l'organisation des séjours de cohésion. Mes doutes à cet égard ont été renforcés lors de ma visite d'un centre SNU, effectuée la semaine dernière dans mon département de la Seine-Saint-Denis. J'ai pu y constater le profil très disparate des encadrants ; la dénomination de leurs postes n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de l'armée – « tuteur de maisonnée », « cadre de compagnie », etc. Surtout, ils sont très jeunes et disposent rarement du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa) ou d'une expérience précédente dans l'animation, alors qu'ils sont amenés à encadrer un public à peine plus âgé qu'eux.
L'absence de formation harmonisée et de profils types d'encadrants, et partant l'absence de garanties quant à leur capacité à encadrer un public mineur posent un véritable problème de sécurité. En l'absence d'une standardisation minimale, nous courons le risque de pratiques très aléatoires d'un centre à l'autre, et même parfois dangereuses, alors que nous parlons d'enfants âgés de 15 à 17 ans. Lors de ma visite, on m'a même fait part de certaines dérives liées au profil de plusieurs encadrants.
Comment comptez-vous agir pour garantir enfin la sécurité des mineurs qui participent à ces séjours de cohésion ? Comptez-vous assurer la formation et le profil adapté de leurs encadrants ? Vous ne pouvez pas laisser la sécurité des séjours de SNU au bon vouloir des encadrants ou au hasard.