Nous accueillons aujourd'hui Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national universel, pour une audition consacrée au service national universel (SNU). Madame la secrétaire d'État, cette audition, prévue de longue date, prend évidemment une coloration particulière à la lumière des événements violents qu'a récemment connus notre pays et auxquels ont notamment pris part un certain nombre d'adolescents.
Un tel constat nous amène naturellement, en tant que responsables politiques, à nous interroger, sans complaisance mais avec lucidité, sur les raisons, multiples et complexes, qui ont pu mener une partie de la jeunesse de notre pays à participer à de tels actes. Il nous invite également à rechercher les voies et moyens pertinents pour reconstruire du commun au sein de notre société.
Les mesures que nous devrons mettre en œuvre pour y parvenir relèvent de l'ensemble des champs de l'action publique et de l'ensemble des acteurs, publics comme privés, nationaux comme locaux. S'il n'est pas le seul, le SNU, compte tenu de sa vocation, apparaît comme un levier spécifique et essentiel pour favoriser la cohésion et l'engagement, au service de l'intérêt général.
Madame la secrétaire d'État, si les questions que je souhaite vous poser vont au-delà des événements de l'actualité récente, elles y font toutefois écho. Le SNU a vocation à renforcer la cohésion nationale, à favoriser la mixité sociale et territoriale, à inciter les jeunes à s'engager et à contribuer à leur orientation. Fondé sur le volontariat, il a d'abord fait l'objet d'une première expérimentation dans treize départements et a concerné 1 941 jeunes en 2019. Lors des débats budgétaires sur le projet de loi de finances pour 2023, le Gouvernement avait indiqué que le dispositif avait vocation à accueillir 64 000 volontaires au sein des séjours de cohésion, en 2023. Cet objectif a-t-il été atteint ?
Par ailleurs, disposez-vous d'éléments statistiques sur la représentativité sociale et territoriale des jeunes participant au séjour de cohésion, correspondant à la phase 1 du dispositif ? Qu'en est-il des phases 2 – la participation à des missions d'intérêt général – et 3 – l'engagement volontaire ?