J'éprouve des difficultés à entendre les mots « effort de l'État », parce que je ne conçois pas la contribution financière de l'État comme étant un effort, mais comme une forme de péréquation et de normalité. Il existe un véritable décalage entre ce qui est écrit concernant le montant augmenté des dotations sur les Outre-mer (6,3 milliards d'euros) et la réalité que nous vivons dans les Outre-mer. Le cas de Mayotte est encore plus difficile, compte tenu notamment du déficit en infrastructures publiques.
Quand vous effectuez vos calculs financiers, inscrivez-vous en face des dépenses ce qu'elles rapportent ? Concrètement, il n'y a pas de valorisation de ce que le territoire rapporte. La France est par exemple le deuxième pays au monde en termes d'étendue de sa zone économique exclusive (ZEE). Ces éléments n'ont jamais été quantifiés pour mesurer ce qu'ils rapportent à l'État français. À quel moment objectivez-vous ces éléments ? Comme le président l'a indiqué, beaucoup estiment que nos territoires coûtent de l'argent à la France. Personnellement, je pense que cela est tout à fait erroné. Néanmoins, il faut pouvoir objectiver la valeur de ce que nous apportons. Les caractéristiques spécifiques de nos territoires sont-elles prises en compte dans le rapport à l'investissement financier de l'État sur nos territoires, en termes de niveau de développement, de chômage, de précarité, etc. ? Comment avoir une analyse plus fine et plus réaliste ?