Madame la Ministre, un mot tout d'abord pour vous demander de bien vouloir excuser le Président Thomas Gassilloud qui est actuellement en embarquement avec la Marine nationale. Cela me vaut le grand privilège, Madame la secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire, de vous accueillir et de vous souhaiter la bienvenue « chez vous » puisqu'en effet vous avez été en effet vice-présidente de cette commission au cours de la dernière législature, et, avec Jean-Louis Thiériot, co-rapporteure d'une mission d'information remarquée sur la préparation à la haute intensité, qui a inspiré depuis bien d'autres travaux. Vous avez également été la rapporteure du projet de loi portant reconnaissance de la nation envers les harkis.
En tant que secrétaire d'État, vous êtes déjà venue devant nous à plusieurs reprises, notamment à l'occasion du projet de loi de finances pour 2023 et lors du débat sur la loi de programmation militaire (LPM).
Depuis un an, vous avez déployé une méthode de travail qui vous tient à cœur, fondée sur le dialogue et la concertation, en particulier avec les associations. Elle a permis des avancées très concrètes, comme la revalorisation du point de pension militaire d'invalidité (PMI). Vous avez également démontré au quotidien votre préoccupation pour les blessés militaires et leurs familles, qu'illustre la présentation devant nous, aujourd'hui, du nouveau plan d'accompagnement qui leur est destiné.
Vous avez dévoilé ce projet qui vous est cher le 10 mai dernier, dans le cadre du plan « blessés » 2023-2027, dont le sous-titre est : « Pour toutes les blessures, tout le parcours et tout l'entourage ». Les deux chantiers principaux du plan visent à simplifier et à renforcer durablement l'accompagnement des blessés et de leurs familles. Ils se traduisent par des mesures concrètes, comme la création de la Maison numérique des militaires blessés et de leurs familles, qui permet de simplifier toutes les démarches, ou par l'ouverture de dix maisons Athos – trois sont déjà ouvertes, deux autres le seront à la fin de l'année.
Ce plan d'action 2023-2027 représente un effort financier de 170 millions d'euros – 50 millions prélevés sur la LPM et 120 millions sur le budget des anciens combattants. Ces sommes s'ajoutent aux 800 millions consacrés chaque année aux blessés. Vous nous détaillerez sans doute ce budget.
À ce jour, environ 120 000 personnes bénéficient d'une pension militaire d'invalidité. En outre, 2 600 militaires souffrant d'un syndrome post-traumatique ont été recensés – mais le nombre serait plutôt de l'ordre de 3 000 à 3 500, selon les estimations. Peut-être, d'ailleurs, pourrez-vous évoquer ce qui pourrait être fait pour mieux détecter celles et ceux qui en souffrent et qui éprouvent, parfois, des difficultés à accepter cette blessure invisible.
J'aimerais dédier cette audition à tous ceux qui ont donné une part de leur santé, physique ou psychique pour la France. Je pense plus particulièrement à deux Sébastien qui se reconnaîtront et dont le courage m'a beaucoup appris.