Intervention de Laurence Boone

Réunion du mercredi 5 juillet 2023 à 13h30
Commission des affaires européennes

Laurence Boone, secrétaire d'État :

Mme Klinkert, deux discussions sont en cours, à la fois sur le règlement Asap et sur le programme européen d'investissement dans la défense. Ceux-ci doivent nous permettre de capitaliser pour décliner la construction de cette industrie de la défense. Asap est doté de 500 millions d'euros, mais il s'agit surtout d'un cap politique important franchi : pour la première fois, on mobilise le budget européen pour renforcer les capacités de production de munitions et de missiles. L'instrument visant à renforcer l'industrie européenne de la défense au moyen d'acquisitions conjointes (Edirpa) a fait l'objet d'un accord en trilogue fin juin, pour permettre le soutien à l'acquisition conjointe auprès de l'industrie européenne.

À travers ces deux instruments, nous souhaitons que la Commission présente à l'automne une proposition pour avoir un instrument d'investissement de long terme dans la défense européenne, en tirant partie de l'expérience d'Asap, et qui permette de faire levier sur l'industrie de défense existante au niveau national.

Mme Le Grip, un dialogue important est effectivement intervenu sur la Chine et sur Taïwan. Quand on pense sécurité économique et résilience des chaînes de production, on constate que Taïwan concentre une immense partie de la production de semi-conducteurs. Il est donc nécessaire d'accélérer, notamment en réponse à l'IRA, la production stratégique de semi-conducteurs, de manière coordonnée.

Nous avons déjà débuté des investissements significatifs : nous avons ouvert des usines de fabrication de puces, de batteries et d'autres technologies stratégiques en France, comme dans tous les pays de l'UE. La réponse européenne a été rapide, notamment grâce à la clause de transparence, mais nous devons accélérer cette mise en œuvre : la simplification doit être drastique et il nous faut débloquer plus de financements. Le fonds de souveraineté est une étape et nous devrons aller plus vite dans les autorisations de détail de flexibilité des fonds. À cet égard, il faut rajouter la réforme du marché de l'électricité, qui sera essentielle pour disposer de prix de l'énergie compétitifs, soit un socle pour conserver les entreprises sur le sol européen.

M. Haddad, la proposition de la Première ministre Kallas est effectivement intéressante. Il me paraît très clair que la question du financement et donc d'un emprunt européen se posera. S'agissant du Kosovo et de la Serbie, le Président de la République française, le chancelier allemand et Josep Borrell ont eu des discussions très poussées pendant le sommet de la Communauté politique européenne. L'idée consiste à faire en sorte que chacune des parties mette en place les engagements qui avaient été pris dans le cadre des accords de l'UE précédents. Nous suivons ce dossier au jour le jour, et son évolution est d'autant plus importante que les Balkans ont une perspective européenne.

S'agissant des énergies renouvelables, la situation est effectivement paradoxale. Nous passons une grande partie de notre temps à promouvoir le nucléaire, dans la mesure où 70 % de notre énergie est décarbonée. Aujourd'hui, nous négocions pour faire reconnaître l'importance de l'effort français pour développer les énergies renouvelables et pour que tous les textes européens reconnaissent la part stratégique du nucléaire, puisqu'elle permet de décarboner notre électricité. L'alliance des pays du nucléaire doit nous aider à faire levier.

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