Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Réunion du mercredi 5 juillet 2023 à 13h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade, président :

Mes chers collègues, nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe, afin qu'elle nous rende compte de la réunion du Conseil européen des 29 et 30 juin dernier. Ce Conseil a été marqué par des discussions importantes sur la relation avec la Chine, sur le soutien à l'Ukraine et sur l'immigration, qui a donné lieu à un âpre débat avec deux États membres, la Hongrie et la Pologne.

Une stratégie européenne vis-à-vis de la Chine qualifiée à la fois de partenaire, de concurrent et de rival systémique a ainsi été adoptée. La nouveauté réside dans l'apparition de la notion de « de-risking » ou réduction des risques de dépendances, notamment dans les chaînes d'approvisionnement européennes. Ainsi que dans la volonté d'affirmer notre souveraineté sur les matières premières critiques, les batteries et les semi-conducteurs. Vos explications, Madame la Ministre, nous seront très utiles pour comprendre le contenu exact de ces termes.

L'autre point important de l'ordre du jour portait sur l'Ukraine. Alors que la contre-offensive ukrainienne a débuté, les Vingt-sept ont rappelé que leur soutien financier, économique, humanitaire, diplomatique et militaire à l'Ukraine durera aussi longtemps que nécessaire. Un consensus semble émerger afin que les avoirs de personnalités russes gelés dans l'Union européenne (UE) servent à financer la reconstruction de l'Ukraine. La faisabilité d'un tel projet mérite d'être étudié, tant il serait porteur d'espoir pour les Ukrainiens, mais aussi dans la perspective de l'adhésion du pays à l'Union européenne. Je suis convaincu que notre soutien collectif à l'Ukraine renforce également notre Union.

Il y a quelques jours, la Commission a rendu un rapport oral d'évaluation du chemin d'intégration de l'Ukraine à l'Union. Pouvez-vous nous fournir votre analyse de ce rapport et des efforts que nos amis ukrainiens et moldaves doivent encore accomplir sur le chemin de l'adhésion ?

Enfin, ce Conseil européen a été marqué par la tentative de la Hongrie et de la Pologne de remettre en cause l'accord intervenu au Conseil le 8 juin dernier sur deux textes importants composant le pacte asile et migration, qui prévoit notamment la répartition des migrants entre les États membres. Un consensus assez large a été établi, y compris avec les pays de première entrée comme la Grèce, l'Italie ou l'Espagne, dont les gouvernements ont pourtant des sensibilités politiques extrêmement différentes. Il est très important de mettre le plus de capital politique possible pour que ce pacte soit finalisé dans les prochains mois, tant il est nécessaire.

Bien d'autres sujets ont été évoqués par le Conseil européen, comme la situation au Kosovo ou la réponse européenne à l' Inflation Reduction Act (IRA). Mais mes collègues reviendront certainement sur ces questions.

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