Il s'agit d'un amendement de repli, qui vise à exclure les travailleurs saisonniers du champ d'application de l'article 1er . M. Maillard a affirmé que l'assurance chômage servait à couvrir un risque. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec sa vision des choses. Néanmoins, force est de constater que pour les travailleurs saisonniers, soit plus de 1 million de personnes chaque année, le risque est inhérent à l'emploi. Ils occupent par définition des emplois courts et discontinus. Votre réforme de 2019 les a lourdement affectés, notamment parce qu'elle abaisse de quatre à six mois la durée minimale d'affiliation. Votre réforme dissuade les travailleurs d'occuper les postes de cette nature.
Le travail saisonnier n'est pas nécessairement synonyme d'emplois pas ou peu qualifiés. Il concerne des ouvriers et des employés, ainsi que des techniciens et des ingénieurs. Tous sont indispensables au bon fonctionnement de leur filière, que ce soit dans le domaine de la restauration, de l'agriculture, ou dans d'autres secteurs.
À cause de votre réforme, certains de ces salariés ont fait le choix de déserter les emplois saisonniers : elle aggrave la pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs fortement dépendants du travail saisonnier. C'est un comble, pour une réforme qui vise à mener au plein emploi !
Cet amendement tend à épargner aux travailleurs saisonniers votre réforme néfaste, afin de leur permettre de vivre décemment de leur travail. Il s'agit également de préserver des filières entières, donc des employeurs : je n'oppose pas travail et capital. Mon amendement vise à sauvegarder l'emploi et à réparer les erreurs de votre précédente réforme.