Le ministre délégué nous a dit tout à l'heure, avec une forme de sincérité, que le temps industriel était parfois long et que la question était, du côté des investisseurs, la mobilisation des capitaux au service des projets, ce qui peut prendre des années. Cela contredit tout ce qui nous a été dit au sujet du rabougrissement des délais de consultation. Nous avons les mains dans le cambouis et les pieds sur le terrain : nous savons bien que ce qui détermine un investissement, ce ne sont pas deux mois grignotés sur un débat public, sur une enquête publique ou sur la manière dont le commissaire enquêteur se positionne. Tout cela peut faire l'objet d'un travail en temps masqué. Ce qui est déterminant pour un investisseur, c'est de savoir s'il y a des terrains disponibles, si on peut les viabiliser rapidement, s'il est possible, lorsqu'il s'agit de friches, de les dépolluer par des financements croisés et d'envisager leur réaffectation, et si on se trouve à proximité de services publics, d'infrastructures ferroviaires permettant au projet industriel de prospérer et d'acheminer les matières produites vers le client ; ce ne sont pas trois broutilles administratives qui, au bout du compte, ne pèsent pas sur les choix des investisseurs.