Le déficit commercial est une question clé. Je suis prêt à en parler, même si nous ne sommes sans doute pas d'accord sur les moyens de le résorber.
Les mots comptent. Or voici le texte de l'amendement : « Elle vise à garantir un déficit commercial nul pour les produits manufacturés ». Ce dispositif est parfaitement inopérant, à moins de fixer des quotas et, au-delà d'une certaine quantité, d'interdire les importations en provenance de Chine, par exemple, mais cela supposera de fermer totalement les frontières à l'importation et à l'exportation à certains moments.
M. le président Marleix a soulevé une question importante : celle des relocalisations. Il faut y travailler, tout en sachant qu'il est très difficile d'en donner une définition – je sais que M. Marleix a déposé des amendements dont c'est précisément l'objet. Pour notre part, nous essayons de localiser davantage d'industries en France, qu'il s'agisse d'usines qui avaient quitté le territoire ou d'usines qui n'y avaient jamais été installées. Non seulement il est très difficile de faire la différence entre ces deux cas de figure, mais pourquoi faudrait-il favoriser la relocalisation d'une entreprise ayant quitté la France il y a trois ans plutôt que celle d'une entreprise partie il y a cinq ans, par exemple ?
Je comprends la préoccupation du président Marleix, mais il est très difficile de la transformer en un dispositif opérationnel. Cela dit, l'objectif du projet de loi est précisément d'accroître la production industrielle en France, car cela permettra effectivement de diminuer à la fois l'empreinte carbone et le déficit extérieur. Tel n'est pas l'objet de l'amendement : je réitère mon avis défavorable.