Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 5 juillet 2023 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président :

Un podcast sur France Inter du 25 mai 2023 alertait sur la concentration des médias : onze milliardaires détiennent aujourd'hui 80 % de la presse quotidienne régionale, 60 % des parts d'audience de la télévision et 50 % de l'audience radio. Cette concentration ne peut que nourrir des inquiétudes et je rappelle qu'il s'agissait déjà d'une des préoccupations importantes du Conseil national de la résistance en 1945.

Le service public doit être la garantie de l'indépendance des journalistes et du pluralisme des opinions. Personne d'autre que le service public ne peut assurer aussi bien l'émancipation, l'élévation intellectuelle et l'éducation de nos concitoyens. C'est la raison pour laquelle je tiens à ce que vous ayez les moyens budgétaires d'assurer vos missions.

Une réforme intervenue il y a maintenant près d'un an a consacré la fin de la redevance. J'y étais opposé car elle me semblait faire rentrer les budgets de France Télévisions dans une insécurisation au gré des majorités politiques. Je partage votre souhait que son financement ne soit pas budgétisé. J'ai compris vos propos : la TVA fléchée pouvait être une solution à partir du moment où elle était liée à la garantie des ressources et à la prévisibilité. Pouvez-vous évoquer ce qui s'est passé concrètement depuis la fin de la redevance, en termes de versements ?

Ensuite, vous aviez souligné à l'automne dernier devant la commission des affaires culturelles être devant une impasse financière de plus de 40 millions d'euros pour votre budget 2023. Comment avez-vous fait pour boucler votre budget et quels sont les postes de dépenses que vous avez dû sacrifier ? Si les budgets devaient continuer de baisser à France Télévisions, la situation serait-elle tenable ? Quel est le budget nécessaire à France Télévisions pour les prochaines années ? Certains de vos concurrents privés ont attaqué les moyens publicitaires et de parrainage de France Télévisions. Cela vous inquiète-t-il ?

Enfin, vous avez rappelé la nécessité d'investir beaucoup plus fortement dans le domaine du numérique (analyse des données, amélioration de la plateforme france.tv), mais aussi pour attirer les jeunes, maintenir le niveau d'ambition en matière de création audiovisuelle et cinématographique et développer des programmes de qualité alors que le budget dédié aux programmes nationaux a fortement baissé depuis dix ans. Quel sera le coût de cette ambition ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion