Vous nous avez interrogés sur les risques de freins matériels relatifs à la rénovation énergétique, dans la mesure où il s'agit déjà d'un des premiers postes de dépenses publiques. Les risques de difficultés de déploiement sont réels, ce qui doit nous conduire à commencer le mouvement rapidement.
Ensuite, la sobriété n'implique pas une baisse de la consommation matérielle. Elle implique une baisse de la consommation d'énergie. Limiter le gaspillage en éteignant son ordinateur la nuit, réduire la température de son logement ou privilégier le vélo permettent de réduire la facture énergétique et de consommer d'autres choses. Si nous organisons les villes différemment pour que les gens aient moins besoin de prendre leur voiture, ils consommeront moins d'essence, que nous importons par ailleurs. Il n'est certes pas simple de penser la sobriété, mais elle ne réduit pas nécessairement l'utilité, ni la consommation, ni le PIB. À l'horizon 2030, l'action de la sobriété se déploiera surtout dans le champ de la mobilité, à travers notamment le report modal, mais aussi dans le champ de l'agriculture.
Mme Arrighi, l'investissement que nous ne réaliserions pas en 2024 devrait être mené en 2025. Par exemple, les deux mesures de remplacement de trois millions de chaudières au fuel ou à gaz d'ici 2030 doivent entraîner 10 millions de tonnes de réduction des émissions.