Je salue le sérieux avec lequel vous vous êtes appliqués à démontrer, chiffres à l'appui, ce que nous essayons d'expliquer ici à nos collègues des partis présidentiels : il faut faire contribuer les plus riches. Chers collègues des partis présidentiels, votre politique est punitive en matière d'écologie quand vous refusez de faire participer les plus riches à l'effort collectif.
Par ailleurs, votre rapport renforce nos alertes sur le risque que font peser sur la cohésion sociale les exonérations de charges et les suppressions d'impôts décidées par le gouvernement. Il est sans ambiguïté sur la nécessité, grâce à cette taxation des plus riches, de redistribuer cet argent vers les ménages les plus modestes. À titre d'exemple, le gouvernement souhaite encourager l'achat des voitures électriques et la rénovation thermique des bâtiments. On peut considérer que c'est un vœu pieux, quand pour le même effort, il faut deux ans de salaire pour les classes populaires et une petite minute pour Bernard Arnault.
Le rapport que vous présentez répondait à une commande de la Première ministre, laquelle a finalement renoncé à vous écouter. Dès lors, les parlementaires que nous sommes doivent prendre la mesure de leurs responsabilités pour engager des réformes urgentes afin de faire de la transition écologique une réalité immédiate. Votre rapport nous porte donc à l'optimisme, puisque vous soulignez que dégrader notre solde budgétaire n'est pas une folie mais une nécessité. S'endetter pour le climat est une exigence pour envisager un futur viable.
Considérant qu'un investissement annuel autour de 30 milliards d'euros est nécessaire pour mener à bien cette transition, si l'on n'envisage de ne pas recourir à l'endettement et si le gouvernement refuse la contribution des plus aisés, quels autres leviers voyez-vous ? Soutenez-vous par exemple le constat des économistes de l'IPP sur la nécessité de taxer les dividendes non distribués stagnant dans les holdings des très, très riches ?