Intervention de Soumya Bourouaha

Réunion du mardi 11 juillet 2023 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSoumya Bourouaha :

Pour la première fois, le nouveau baccalauréat général issu de la réforme de 2018 s'est tenu sans les importantes perturbations liées aux conséquences de l'épidémie de covid-19. L'heure est donc au bilan, particulièrement négatif et inquiétant, lequel nécessite une réaction à la hauteur des enjeux.

La nouvelle organisation chaotique qui résulte du bac Blanquer ne profite ni aux lycéens, ni aux enseignants, pour lesquels le calendrier de l'année scolaire est désormais intenable. Les six premiers mois s'apparentent à une course contre la montre puisque élèves et professeurs doivent être prêts en mars pour les épreuves de spécialité dans le seul but d'inclure les résultats dans les algorithmes de Parcoursup. Le troisième trimestre est alors vide de sens : dès avril, les dossiers Parcousup sont bouclés et les candidats connaissent 80 % de leurs notes. Les conséquences étaient prévisibles et les enseignants font part d'une hausse importante de l'absentéisme. Les deux seules épreuves organisées en juin, la philosophie et le grand oral, ont perdu de leur importance aux yeux d'élèves démobilisés. Le troisième trimestre est ainsi sacrifié au profit des logiques de sélection, le calendrier du baccalauréat Blanquer étant dicté par celui de Parcoursup. Face à cette aberration pédagogique, les principaux syndicats d'enseignants et des personnels de direction demandent le report des épreuves de spécialité au mois de juin.

Cette nouvelle formule réussit l'exploit de faire l'unanimité contre elle. La réforme plonge dans le désarroi la communauté éducative, qui ne pourra se satisfaire d'ajustements à la marge. Au-delà du bilan, plutôt que de reconnaître des échecs à demi-mot, que proposez-vous afin de remédier à ce non-sens pédagogique ? Comment le Gouvernement envisage-t-il d'organiser un baccalauréat général permettant aux lycéens de travailler pendant toute l'année sans subir la pression inutile provoquée par des échéances précipitées ?

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